Un thé devant un livre...

Charles revenait de la bibliothèque avec un livre intitulé Le Diable et les contes de fée sous le bras. Il le posa sur une des hautes tables qui servaient généralement aux professeurs à corriger les copies, comme à la surface. Puis il s'approcha de la machine à café et introduisit une perle.
"Qu'est-ce que vous voulez Monsieur?"
"Un thé avec du citron et beaucoup de sucre."
"On a plus de citron, désolée !" répondit la voix féminine de la machine.
"Et bien mets moi juste du sucre alors..."
"On a plus de sucre aussi ! C'est les lutins qui ont emmerdé les livreurs à c'qui paraît, alors y veulent plus v'nir !"
"Et bien sers le moi nature mon thé !" commença à s'impatienter le professeur.
"Ok mais on dit s'il te plaît !"
Charles respira deux-trois fois calmement.
*Si je m'enerve, les démons vont encore venir...*
Il reprit la parole avec un sourire hypocrite:
"S'il-te-plaît."
Le thé apparut sur la table où le livre avait été posé. Le démonologue alla s'y assoire et commença sa lecture.
"Vous lisez quoi?" demanda curieusement la machine.
"C'est pas vrai, elle ne se tait donc jamais?" dit-il à voix haute pour lui même.
Il pria pour que quelqu'un vienne à ce moment là et lui dise comment desactiver la chose.

Gabrielle arriva et cogna sur la machine, en sort qu'elle se taise.

"Ce n'est pas très gentille ça !"

*Mais c'est pas vrai !!! Elle parle encore.*

Gabrielle, "un peu" énervée, tappa encore plus fort et là, plus aucun son ne sortait de la drôle de bestiole ... Ah, le silence ...

"Vous voilà tranquille. Cette saleté bavarde de trop ..."

La machine se remit en marche.

"C'est vraiment pas sympa ... De nos jours, le respect n'existe plus."

"Tu veux peut-être que je t'envoie à la casse ?"

"Euh non, ça ira ..."

"Merci !"

"Oh mais de rien !"

Le silence, de la part de la machine, était enfin retrouvée et Gabrielle en fut heureuse.

"Vous êtes plus douée que moi" plaisanta Charles.

"Comment allez-vous mademoiselle Martinez? ah au fait, vous voulez un café, quelquechose?"

Il se leva de sa chaise et alla rejoindre la jeune fille prés de la machine.

"Plus ou moins bien ... Peu importe ! Et vous ?"

Elle mit une perle dans la machine.

"Que voulez-vous ?"

"Un thé vert."

"Il n'y a plus de sucres."

"Je suis au courant."

La machine lui servit ce thé sans commentaires et le professeur la remercia poliemment.

Elle regarda ensuite le professeur et lui déclara :

"C'est bon. J'ai ce que je voulais."

"Oui moi ça va bien, merci. En tout cas je constate que vous êtes plus faite pour négocier avec les machines à café que moi !" dit Charles sur le ton de la plaisanterie.

Il retourna s'asseoire et dégagea l'étroite table de son livre, une sorte d'invitation pour que la jeune femme vienne y boire son thé. Charles avait envie d'en apprendre plus sur Gabrielle, d'autant plus qu'elle s'était inscrite à son cours.

"Alors, comment se sont passés vos premiers jours à Nenkin Amé?"

Charles n'avait pas beaucoup de chance car Gabrielle en disait peu sur son passé à des personnes qu'elle connaissait depuis peu.
Elle s'assit à la même table en faisant bien attention de ne pas renverser son thé.

"Bien. Vous avez assister à mon premier jour donc vous savez ce qui c'est passé. Vous avez une attitude étrange, sûrement un cas de possession ... mais je ne veux pas m'attarder plus longtemps sur le sujet. Et vous ?"

*Ah oui, j'avais presque oublié cet épisode là, ça m'arrive si souvent... *

Ce devait être pour cela que Gabrielle était un peu distante avec le démonologue, certainement que la rencontre avec les démons l'avait impressionnée.

"En fait, oui, on peut parler de possession. Mais ce n'est jamais trés dangereux et heureusement d'ailleurs, vu le nombre de fois que ça m'arrive par jours..."

* Il ne vaut mieux pas parler de la fois où j'ai foutu quelqu'un dans le coma, sinon elle n'osera même plus m'approcher *

Voyant que la jeune femme ne voulait pas s'attarder sur le sujet, il parla d'autre chose.

"J'ai vu que vous donniez des cours... Ca a l'air interressant, c'est de l'Histoire c'est ça?"

"Je dois vous expliquez une chose : Je n'aime pas dévoiler ma vie ! C'est mon peu de jardin secret si je peux m'exprimez ainsi."

Gabrielle fit une mimique qui voulait bien montrer son mécontentement. A partir de ce moment, cela voulait tout dire, elle n'allait plus afficher de sourire avant une journée minimum. Elle avait bien l'impression que le professeur la croyait peureuse face à ce démonologue. Elle ne supportait pas qu'on lui donne des faiblesses qu'elle n'avait pas.

Elle dit d'un ton plus sec :

"Merci. Oui c'est de l'Histoire."

Finalement, une petit information pouvait être utile. Le côté vaniteux de Gabrielle surgit de nulle part, si de son inconscient.

"J'ai été archéologue et ayant trouvé certains objets, mon cours sera plus vivant voyez-vous."

Elle prit une gorgée de thé vert.

Charles, dont la curiosité empiétait parfois sur la perspicacité, continua à bombarder de questions Gabrielle.
"Vous avez été archéologue? Où ça? Ca m'interesse, je suis passionné d'histoire j'ai fait des études dans ce domaine!"

Content d'avoir trouvé quelqu'un avec qui il aurait potentiellement des sujets interressants, Charles en avait oublié son thé.

Gabrielle termina son thé, en gardant son calme et en regrétant d'avoir lancer le sujet sur son métier.
Elle finit par répondre aux questions sur, seulement, ce sujet.

"J'ai été effectivement archéologue. J'ai fait des fouilles en Egypte, en Grèce, en Amérique du Sud, ... Pour l'instant je n'ai pas eu l'occasion d'aller en Chine."

Elle ne fit aucune remarque sur sa passion. Que dire ? Ce qui est sûr, c'est que Gabrielle pouvait parler de son métier sans craindre que cela n'intéressait pas la personne à qui elle parle, sauf peut-être ses élèves ...

Elle rappela à Charles Pandore :

"N'oubliez pas votre thé ! Il va être froid !"

Elle rajouta, par simple curiosité de sa part :

"Finalement je voudrais bien savoir une chose ... La première fois que vous avez été possédé par un démon, c'était un qui représentait, il me semble, l'un des 7 péchés capitaux. Non ?"

"Heu oui mon thé bien sûr!" se rappela-t-il brusquement.

Charles se mit à boire, espérant que Gabrielle parlerait de tous les trésors qu'elle aurait trouvé. Mais à la place, elle fit une déduction assez perspicace. Le jeune homme reposa sa tasse avec un sourire à la fois mystérieux et satisfait d'avoir rencontré quelqu'un d'observateur.

"Effectivement oui, mais si je vous dévoile mon cours avant l'heure, vous n'aurez plus aucun intérêt d'y aller! "

"Que voulez savoir d'autre sur mon métier ?"

Voyant que le professeur était, appremment, assez curieux, elle fixa la conversation vers ses fouilles. Gabrielle aurait voulu éviter trop de questions sur son métier, d'où la remarque sur les 7 péchés capitaux de ce cher professeur, assoiffé de connaissances à première vue. Elle resta néammoins vague sur ses découvertes.

"J'ai découvert des vases de l'époque antique de la Grèce. Comme vous le savez peut-être, les vases grecs racontaient quelques fois les histoires touchant la mythologie ; des colliers en or appartenant à Nefertiti et bien d'autre choses fantastiques. La plupart des objets seront exposés lors d'un de mes cours."

Elle continua sur cette lancée pendant quelques minutes et donna quelques explications sur chaque objet. Elle était passionnée par ce qu'elle faisait et cela se voait dans son regard.

"Je pense que j'en ai dit assez, voir trop. Si vous voulez quelques histoires sur la mythologie gréco-romaine, dîtes-le. J'ai beau avoir ..."

Stop ! Elle allait dire qu'elle avait des origines égyptiennes ! Elle se rattrapa tout de suite, en sorte que le professeur ne remarque rien, du moins elle l'espérait.

"... vécu la plupart du temps, avec ma mère, en Egypte, j'ai cependant une passion pour la Grèce Antique."

Ouf ... Elle n'avait pas trop dérapé.

Charles écouta tout d'un air concentré, les sourcils froncés. Il regretait de ne pas pouvoir aller suivre le cours de Gabrielle mais le sien et ses recherches lui prenaient beaucoup trop de temps.

Quand elle eut fini, il conclua, se rappelant qu'il avait un livre à lire.

"Ce doit être un beau pays! Pour ma part je n'ai jamais beaucoup voyagé. En tout cas, vous devez aimer Atlantis C'est trés gentil de m'avoir expliqué tou cela, et je regrette de ne pas pouvoir suivre votre cours; le temps me manque. D'ailleurs j'ai un livre à lire pour préparer le mien. Je vais vous laisser terminer votre thé tranquilement. Allez, à bientôt!"

Ce départ pouvait parraître un peu précipité mais c'était surtout dû au fait que le démonologue mourrait d'envie de conaître la fin de l'ouvrage qu'il avait emprunté.