M. Coreyander, vous êtes là?

[Tout de suite, l'inconnue... ^^]

Les bruits de pas qu'entendait l'homme s'arrêtèrent. Aly haussa les sourcils.

*Ben mince alors, il vient de quelle époque lui? Nous ne sommes plus au moyen âge...*

Elle chercha ses yeux. Bandés. Elle s'aprocha, ses pieds chaussés de ballerines de cuir beige résonnant sur la dalle. l'Ange fut bientôt suffisament proche de l'homme. Mais elle s'arrêta... Elle voulait un peu de surprise. Ainsi, elle demanda:

"Qui êtes-vous?"

[Euh, oui, mais c'était pas volontaire...]

Alors que l'inconnue arrivait, Giles tourna son visage, comme s'il regardait l'ange dans les yeux...

*Une voix douce et agréable, féminine, sans aucun doute...Probablement une jeune femme.*

A sa question il répondit, d'une voix paisible et fluide:

"Bonjour. Je me nome Giles Coreyander. Je suis ici pour poursuivre mes étude, et j'ai entendu dire que la cité avait besoin d'un bibliothécaire. Comment vous nommez-vous?"

Aly s'approcha de Giles. Elle voulait désormais en savoir plus. Elle eut environs cinq secondes où elle ne bougea ni ne dit mot. Trop choquée par ce qu'elle venait d'apprendre, elle réalisa que lors de son internement durant sa jeunesse, les autres élèves n'avaient pas d'histoires si folles, à part quelques exceptions.

"Je me nomme Aly. Je suis un ange."

Henriette savait qu'il avait déjà vu, durant la période où il pouvait voir, des anges, ne serait-ce qu'en dessin. Ainsi, elle savait qu'il connaissait son apparence.

"En effet, c'est vrai que je n'avais pas remarqué qu'il y avait un bibliothécaire; eh bien, bienvenue. Vous semblez connaître l'endroit, désirez-vous néammoins de l'aide?"

Giles eut quelques seconde d'immobilité due à sa stupéfaction:

"En fait, je connais l'existence de ces lieux, mais je n'y suis jamais allé auparavant, mais...Vous êtes un ange? Avec des ailes et une auréole?"

Le jeune homme savait que des créature extraordinaire vivait ici-bas, mais il avait imaginé des lutins où des elfes...Pas des anges!

"Est ce que vous pourriez vous dé...Non." souffla-t-il. "Est ce que je pourrais vous touchez?"

Henriette était plutôt étonnée par ce curieux personnage.

"Oui, un ange, avec une paire de grandes ailes de plumes, une auréole discrète, très fine, d'or."

Elle prit un peu peur lorsqu'il voulut la toucher. S'armant de courage et de méfiance totuefois, elle s'approcha.

"Que voulez-vous toucher?"

Le jeune homme perçu une altération dans la voix de l'ange, sans doute avait-elle mal interprété ses paroles, il le regrettait.

*Elle a peur? Qu'ai-je dit pour...La toucher! Il faut vraiment que je fasse plus attention, cela n'a rien de naturel pour les autres!*


"Ne prenez pas peur: je ne vois plus, c'est donc par le toucher que je me représente autrui. Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais pouvoir éprouver votre visage. Je comprend que cela puisse gêner: dans les relations humaines, le toucher n'est pas admis aussi facilement que la vue. Cela ne fait rien si vous refusez: c'est tout à fait compréhensible" Finit-il en souriant.

Aly sourit, rassurée et amusée à la fois.

"Dans un film que j'avais vu, un homme aveugle depuis l'enfance tâtait le poignet des femmes qui l'abordaient... Pour lui, cela représentait leur beauté. Ce film, bien que tiré d'une histoire vraie, n'est cependant qu'un film... Mais je comprends que le sens du toucher doit être très important pour vous."

Henriette approcha son visage, et se laissa caresser par Giles. Elle n'osa pas lui tendre une aile: personne, pas même elle, ne les avait touchées.

Caresser n'était pas tout à fait le mot.
Giles posa sa valise, et fit un pas en avant, tendant les mains qu'Aly plaça sur son visage.
Au début, il effleurait à peine sa peau desinnant les grandes lignes de la figure: le front, les oreilles, le nez, les lèvres, le menton.
Puis il appuya lentement ses geste, comme un potier sculpte avec douceur un visage, sentant chaque asperitées, chaque creux, chaque nuance dans la fermeté de ce visage.
Ses mains sentaient la douceur de sa peau, puis se frayaient un passage dans sa cheveulure satinée, et après avoir parcouru son visage pendant quelques longues minutes, Giles fit un pas en arrière, et reprit d'une main sur sa valise.
Un sourire apaisant se dessinait sur son visage:

"Merci", dit-il, "Vous devez vraiment être une très belle femme."

Malgré le fait que Giles soit aveugle, Aly baissa les yeux, rougissant légèrement.

"Merci", dit-elle finalement.

"Mais vous verrez avec les autres de cet endroit qe je ne suis certainement pas la seule... et loin d'être la plus belle."

Même dans la force de l'âge, jamais Henriette n'avait été blasée; d'ailleurs elle était très choquée lorsque les gens montraient bien qu'ils savaient qu'ils étaient magnifiques.

Aly rougit encore. Il y avait des dizaines d'années qu'elle n'avait pas agit comme cela. Elle était bien placée pour savoir que l'âme uniqement fait la personne, et non l'habit du moine... Bref.

"En général, un papier arrive un jour ou deux avant l'arrivée de l'élève ou du nouveau pensionnaire. Mais la directrice, je crois, est très débordée; alors l'acueil est fait par les gens qui passent, tout simplement..." dit-elle en guise d'excuse et de justification.

"Vraiment?" Une bribe d'étonnement passa dans la voix du jeune homme.

*Le concept est intéressant, cela rend le lieu plus convivial...C'est peut-être du à un débordement de la direction, mais le résultat est intéressant.*

Giles reprit avec son flegme habituel:

"Savez vous où se trouve le foyer Magicas? pouvez vous m'y guider?"

"Le dortoir des magicas se trouve en face de l'escalier que vous trouverez au bout du deuxième couloir à droite."
La voix qui avait retentit était détachée, presque froide. Dénudée d'émotion. Alma s'avança. Elle désignait un couloir magnifiquement décoré de scultures et de gravure pour indiquer le chemin au nouveau venu.
"Je me nomme Alma Dehaghiar, je suis surveillante dans cette pension. Excusez moi du retard, Je surveillait un élève qui était collé."

Giles se tourna lentement en direction de la voix qui s'adressait à lui. Une voix féminine, assez jeune, encore. Mais une voix froide, qui n'avait rien à voir avec celle de l'ange.
En faisant face à la nouvelle arrivante, cette dernière ne pue ne pas s'apercevoir qu'un bandeau de soie cachait la vue du jeune homme.

"Je suis heureux de vous rencontrer, Mlle Dehagiar. Je suis M. Coreyander, Giles Coreyander" Répondit-il à la surveillante, affichant un sourire léger et aimable.

"Je ne voudrais pas abuser de votre temps mais, pourriez vous me guider jusqu'au foyer?"

Alma fut embarassée en appercevant le bandeau sur les yeux de son interlocuteur.
*Et voila, encore une bourde, t'es douée vraiment*
"Malheureusement je ne suis pas magicas, je ne peux pas y aller."
Elle se tourna vers l'ange.
"Vous etes de quelle maison?"
Sa voix était plus douce, plus agréable, lorsqu'elle s'adressa à l'ange. Il n'y avait aucune trace du détachement dont elle avait fait preuve juste avant. Elle s'était toujours efforcée d'être courtoise envers les hommes, mais elle ne parvenait pas à être chaleureuse. A moins que ce soit une personne qui ait beaucoup d'importance pour elle.

Aly regarda... Alma, la surveillante, avec un petit sourire.

*Elle est récente. Dans mon époque, il y en avait beaucoup plus... Pas trop tôt.*

"Eh bien... Malgré mon apparence, je suis chez les Psychokénèses. Je ne peux donc pas aider Mr. Coreyander... Mais peut-être que la directrice pourrait... Elle est chez Magicas, ai-je entendu dire."

En réalité, elle avait croisé Marylin et avait su tout ce qu'elle était.

"Qu'en pensez-vous? Encore faudrait-il qu'elle arrive... Connaissez-vous le système des bullettes? On pourrait lui en envoyer une."

Aly réfléchit un moment, de manière à pouvoir se rappeler de la manière de faire des bulettes. Elle pris une inspiration, et souffla doucement en mettant sa bouche en forme de "o". Là, une bulle commença à se gonffler; Henriette s'arrêta à temps, ferma délicatement sa bouche; la bulette ainsi formée se désolidarisa des lèvres de l'Ange.
Devant son message vierge, Aly murmura:

"Madame la Directrice, le bibliothécaire attendu est arrivé et cherche son dortoir."

Là, des caractères Atlantes se gravèrent par magie dans la bulle bleutée; ensuite, sur ordre de l'Ange, elle s'en alla à toute vitesse vers le bureau de la directrice, répendant autour d'elle des micro-bulles.

"Voilà, c'est cela une bulette; très pratique. Elle est de Magicas; elle pourra vous aider", dit-elle à Giles.

"N'étant pas de Magicas, la surveillante ne peut même pas savoir l'emplacement du dortoir, invisible pour elle, et pour moi aussi. N'est-ce pas, Mlle?"

"Non, en réalité, peu de gens; seuls les anciens. Mais le système de bulette est très pratique: on pense dans sa langue, et les lèvres disent l'équivalent, mais en Atlante. Le gouvernement a créé ce système afin de faciliter l'utilisation des Bulettes", dit une voix derrière le dos de Giles.

Marylin avait reçu la bulette, et arrivait auprès de l'Ange, de la surveillante et de Giles; elle leur adressa un signe de tête ainsi qu'un sourire. La jeune femme avait retrouvé sa santé d'origine; sa beauté aussi.

"Bonjour, vous êtes donc notre nouveau bibliothécaire? Ravie. Mais navrée aussi: suite à l'irruption d'une jeune élève accompagné d'un loup, il y aeu un peu de chantier, et personne n'a pu nettoyer depuis, par faute de temps... J'espère que vous n'en tirerez pas outrance, cher monsieur."

Giles se retourna lorsqu'une voix légère s'éleva dans son dos, une voix féminine, encore une, mais une voix raffinée, drapée d'intonations orientales. Il se retourna vers la source de cette voix, une femme, elle devait avoir une trentaine d'année...La perte de sa vue avait forcé ses autres sens à se développer, et il savait discerner mainte chose dans des détails qui passait inaperçu aux autres...Mais ne jouirais jamais plus de la douce nuance des couleurs dansantes...

Se retournant, il afficha un visage sans regard et son usuel sourire empli de sérénité.

"Bonjour. Vous êtes la directrice n'est ce pas? Vous me voyez enchanté. Si vous le souhaitez, ce serait en effet avec la plus grande joie que j'occuperais le poste de bibliothécaire, mais je ne souhaite en rien m'imposer." Chanta-t-il de sa voix fluette.

"Il est en effet navrant qu'un certain désordre ai pu s'immiscer en un tel lieux" Au mot de "désordre", son agréable sourire se tendit, l'espace d'une seconde, en un tic nerveux. "Mais il est du devoir du bibliothécaire, d'arranger ce genre d'inconvénients."

"Quoi qu'il en soit, je souhaiterais avant tout savoir où je puis loger, et entreposer mes effets" Dit-il, en soulevant sa valise.

*Serait-ce un passionné de l'ordre, de la discipline? Comme bilbiothécaire, il me semble bien. Mais, en tant qu'aveugle, comment fera-t-il? Puis-je ne serait-ce que je permettre, de lui poser cette question? Le prendrait-il mal? Mais en tant que... Directrice... J'ai encore du mal à me faire à cette idée de mon statut... Certes, cela fait plusieurs mois, mais quand on voit ce que j'ai quitté, oh, mes pauvres frères...*

Sa famille lui manquait. Bien que, régulièrement, elle envoyait anonymement de non négligeables sommes d'argent à ses nombreux frères, elle pensait toujours qu'ils étaient dans le besoin. Heureusement qu'il y avait une banque qui convertissait les perles d'atlantis en monnaie de tous les pays! Cela était toutefois normal, vu l'identité hétérogène des élèves.

La directrice réfléchit un peu, se sortant de sa torpeur familliale. Elle sourit.

"Je vais de ce pas vous montrer la Bibliothèque, mais, permettez-moi de vous demander... Serez-vous capable de parer à l'éventualité d'un vol de livres? Je veux dire... Rapport avec votre cécité... Mais si cela ne pose aucunement problème, veuillez me suivre, je vous montrerai avec plaisir votre nouveau logement. Voulez vous de l'aide? Pour les lourdes valises, la réception du Vestibule est dotée de porteurs. Il suffit de les appeler." finit-elle précipitament, pour éviter de heurter Giles.