Ah... Un peu de solitude après tout ce bruit!!!

Cloelia venait de sortir de table. Comme toujours après ces repas bruyants où presque tout le personnel de l'école et une bonne partie des élèves sont réunis, elle avait besoin de s'éloigner. Elle était une personne sociable, mais... La solitude l'aidait à se calmer, à prendre ses repères.

Ce gros chêne, là, était parfait.La lumière artificielle du soleil commençait seulement à disparaître et les couleurs du "ciel" étaient réellement magnifiques. C'était pour le moins... spécial de pouvoir voir des animaux aquatiques en train de nager à la même hauteur que le "soleil".

Cette vision pourtant particulière appaisa lentement l'intendante.
Tout s'était passé si vite! A peine arrivée qu'elle devait déjà commencer à s'occuper des nouveaux arrivants de l'école. C'était incroyable l'âge que pouvaient avoir certains des élèves qui se trouvaient en première année. Et elle avait lu sur sa liste qu'il y avait à présent un bibliothécaire. C'était parfait! Elle avait peut-être enfin trouvé quelqu'un qui pourrait lui conseiller un livre qui a la capacité d'endormir une personne en pleine lecture. C'était le moyen rêvé de pouvoir dormir à l'heure voulue plutôt que de ressasser tout ce qui s'était récemment passé et tout qui restait encore à prévoir pour les jours qui étaient à venir...

Uchdrydd marchait tranquillement dans le parc. Son regard sombre regardait les alentours, étudiant la beauté de l'endroit.
Ce lieu le relaxait, et l'absence de personnes l'aidait à se sentir mieu...Bien que certains contacts étaient agréables, il préférait son habituel solitude.

Ses pensées vagabondaient, et lui de même. Sans qu'il y fasse attention, il se raprochait d'un beau chène. A ses pieds se trouvait une demoiselle. Il ne la remarqua pas, et continua dans cette direction.
Alors qu'il n'était qu'à 3 mètres d'elle, il se rendit compte de sa présence, et se savant remarqué, il lui adressa un signe de tête. Il regarda tout autour, et remarqua la beauté de la vue qu'offrais l'endroit où se trouvait la jeune femme.

L'intendant avait affiché un air rêveur. Son sourire béat et ses yeux mi-clos montraient très clairement qu'elle avait la tête ailleurs.
Alors elle non plus ne remarqua pas tout de suite que quelqu'un s'approchait d'elle. Elle prit même plus de temps que l'homme à remarquer une quelconque présence à ses côtés. Mais lorsqu'elle tourna la tête légèrement pour suivre le passage d'un animal qui lui était inconnu, elle vit qu'elle n'était plus seule et eut un petit bond de surprise avant de se resaisir, la main sur son coeur battant. Sa réaction avait été si soudaine qu'elle s'était légèrement dédoublée avant de redevenir une seule et même personne.
Cloelia eut un petit sourire amical pour cet homme.

Dire qu'elle avait l'impression d'être une nouvelle! Elle était pourtant l'une des première arrivantes de l'école! C'était presque obligatoire que cela soir le cas, vu que son travail consistait à acceuillir tous les nouveaux.

"Excusez-moi pour ma réaction. Quand j'admire un beau paysage, j'oublie un peu ce qui m'entoure... "

Elle se replongea lentement dans le paysage avant de se rendre qu'elle s'était à peu près interrompue dans sa phrase. Ah la la...
La jeune femme eut un sourire un peu idiot en signe d'excuse envers l'homme.

"J'ai souvent la tête ailleurs et j'oublie ma politesse. Je m'appelle Cloelia Haze, je suis l'intendante officielle de l'école même si je viens à peine de recommencer à travailler..."

Voyant la fille se dédoubler, il recula et se raidit. C'était de loin le pouvoir le plus étrange qu'il avait vu depuis son arrivée ...
Mais voyant sa réaction, il comprit que ce n'était pas intentionel.

"Uchdrydd. Nouvel élève."

Il la regardait bizarement, observant son corps pour chercher à comprendre ce qui c'était passé.
Mais il se rendit compte que cela pourrait gener la jeune femme, et il préféra lui demander directement.

"Comment ... C'est douloureux ?"

Encore un élève?
Mais il semblait qu'il y en avait de plus en plus qui avaient plutôt son âge que celui d'une bonne partie de leurs camarades...

"Ravie de te rencontrer, euh.. Uch... Hum... Uchdret? Je suis désolée, tu as un nom qui m'est inconnu, alors je vais avoir plus de peine à bien le prononcer..."

Dire cela était très gênant, surtout que ce devait être plutôt vexant pour l'élève en question... Mais elle était ainsi. Franche. Pas beaucoup de subtilité...
Cloelia vit que le jeune homme la regardait bizarrement. Pourquoi? (En fait, le dédoublement est une chose si naturelle pour elle qu'elle remarque à peine lorsqu'elle se divise en deux pour moins d'une seconde)
L'intendante haussa les épaules. S'il voulait la fixer, c'était à lui de voir. Elle, elle ne répondrait pas à des avances provenant d'un élève, qu'il ait son âge ou pas.

D'un coup, il posa une question qui la prit au dépourvu. De quoi voulait-il parler?

"Qu'est-ce qui fait mal?"

Ben oui... Il ne voulait tout de même pas parler de... OoooooooOoOoOoOh...

"Tu veux dire mon dédoublement? Pourquoi est-ce que ça me ferait mal? C'est mon pouvoir. Toi... Attends voir..." Elle prit sa saccoche, qu'elle avait toujours avec elle, et en sortit des papiers législatifs, visiblement. Elle les feuilleta un moment. "Ah! Toi tu manipules les basses températures... Ben... Tu te les gèles pas pendant que tu fais jou-jou avec le froid? Moi, je m'amuse à me rendre double, tout simplement..."

Pour bien illustrer ces paroles, le jeune homme put avoir devant lui deux Cloelia, toutes les deux souriantes, mais avec des habits différents.

Il se rendit compte que sa question était idiote. Il regardait les deux Cloelia qui se tenaient devant lui.

"D'accord ..."

Il avait dit cela avec une certaine lassitude qui semblait etrange par rapport aux ton qu'il avait d'habitude. Il regarda le paysage alentours et sortit son calepin

Les gens sont etranges
Les changements sont etranges

Où tout cela va-t-il se finir ?

Il releva les yeux, et observa le grand et majestueux chène. Sa présence le mettait en confiance.
Il avait laissé son calepin ouvert, et lorsqu'il s'en rendit compte il le rangea prestement en lançant un regard froid et méfiant à l'intendante.

Bon...
Ce jeune homme semblait être des plus acceuillants. Sortir un calepin et commencer à écrire, en fixant le grand Chêne... Et ensuite ce regard glacial...

Après avoir fait disparaître son double, Cloelia eut un sourire gêné. Elle-même n'était pas du tout comme ça. Froide... Elle avait un certain caractère, mais elle n'était jamais froide avec les gens sauf si elle n'avait pas eu le temps de se calmer en s'entourant d'une bulle de solitude.
Elle passa la main dans ses cheveux, les yeux baissés.

Pour se dédoubler, elle s'était levée, mais elle se rassit à présent. Que faire d'autre? Cet élève était des moins bavards et il lui était donc difficile d'avoir une conversation avec lui.

Malheureusement, lorsque l'intendante plia ses jambes pour s'asseoir, elle fut prise de vertiges et s'écroula plus qu'autre chose. Elle se retrouva tout de même en tailleur mais ses yeux étaient clos et sa peau était soudainement devenue pâle...

Voyant la chute de la jeune femme, il se raprochat d'elle afin de la soutenir. Sa paleur était venu si soudainement qu'il se demandait si ce n'était pas un contre-coup de son pouvoir. Il posa sa main sur son front, et ressentit une légère fièvre, mais rien de très grave. Son souffle était régulier, ce qui confirmait que ce n'était pas bien grave.
Il se releva et souleva lentement la jeune femme. Il la déplaça doucement, afin de lui laisser le temps de se reposer. Il l'installa dans une posture plus confortable, la tête sur une pierre recouverte de mousse.

Il regarda quelques instants le visage calme et serein de Cloelia, puis se retourna et s'assit dos à elle. Il observa les cieux, et se perdit rapidement dans la contemplation de la course des nuages vers un omega inateignable. Ses membres se détendirent, son regard se voilat, son coeur se libéra. Une larme coula le long de sa joue.

Cloelia était fréquemment prise de vertiges, ces derniers temps.
Pourquoi? Les médecins n'ont pas vraiment été clairs sur ce sujet-là, mais il semblerait que ce fut à cause du nombre de médicaments qu'on lui avait forcé de prendre à cause des multiples accidents qu'elle avait subit. Cassage de la hanche, du pied et du bras, déplacement de muscles, obligation de rester allongée durant des jours.
La malheureuse conséquence était que l'intendant ne pouvait plus beaucoup se servir de son pouvoir, jusqu'à ce que son corps se soit complètement débarrassé des médicaments.

Elle revint lentement à elle. Lorsqu'elle se décida enfinà ouvrir ses yeux, le "soleil" s'était complètement couché et elle était allongée, la tête posée sur un genre de coussin naturel. Le jeune homme se trouvait dos à elle, son visage illisble depuis cet angle.

La jeune femme se leva avec difficulté, sentant une légère douleur au niveau de sa hanche. Argh. Elle avait encore mal à cette fichue hanche! Pourquoi avait-elle dû glisser sur une peau de banane sur un sol en béton????

Elle se força à se mettre debout puis s'approcha lentement (Se traîna en fait) jusqu'à Uchdrydd jusqu'à pouvoir s'écrouler à nouveau par terre, mais toujours éveillée. Elle tourna son visage vers le jeune homme et vit la trace d'une larme sur sa joue.

"Pourquoi tu pleures?"

Elle l'avait dit d'un ton las. Mais lorsqu'elle était fatiguée, sa voix sonnait comme celle d'un enfant...

Il était tellement ailleurs qu'il n'avait pas remarqué la jeune femme, et la larme non plus. Il la regarda, et ce retrouva désarmé. Il ne savait comment réagir face à une telle situation. Il planta son regard dans le sien, le visage fermé mais sans être dur. Le visage de Cloelia parraissait telement fatigué qu'il se sentit lui aussi fatigué.
Il ne répondit pas. Il laissa son corps partir en arrière, et se coucha dans l'herbe. Il pencha la tête et regarda à nouveau le visage de la jeune femme, puis se remit à contempler le ciel. Une autre larme se mit à couler. Ses yeux se fermerent.

"Je ne sais pas"

Il ne savait pas pourquoi il pleurait?
Ayant souvent été en contact à la Surface avec des jeunes, certains d'entre eux ses amis, Cloelia avait rapidement appris que les larmes ne venaient pas sans raison ultiérieure, qu'elle soit vraiment connue ou pas.
Se frottant rapidement les yeux, elle tenta de se réveiller un peu.

Ah, mais il n'arrêtait pas de bouger!

La jeune femme se retourna vers lui, le regard légèrement inquiet.

"Tu sais, je suis peut-être une simple intendante, mais je ne suis pas du tout âgée et si jamais tu veux venir me parler, je suis là..."

Pourquoi est-ce que cette proposition avait dû sonner comme celle d'un adulte s'adressant à un enfant, alors que les deux n'avaient que trois-quatre ans de différence, tout au plus? Elle voulait s'adresser d'égal à égal, mais cela avit sonné un peu faux...

"Je suis sérieuse..."

Cette fois-ce, au moins, ç'avait sonné correctement.

Il avait toujours les yeux fermés lorsqu'elle lui fit cette proposition. Il ne bougea pas.
Il ne voulait pas parler. Les gens ne lui apportaient rien de bon depuis toujours, et bien que sa méfiance ai légerement diminué ici, il n'en restait pas moins que ce confier était chose impossible. La seul personne qui ne le trahirait pas était son carnet : il ne parlerait pas, et si jamais quelqu'un le lisait, il n'aurait cas s'en prendre à la personne, ou à lui-même suivant le cas.

Il se releva. Un sourire froid c'était déssiné sur ses lèvres. Il fixa les yeux de la jeune femme.

"Non"

Son ton et son sourire était empreint de cynisme envers lui même, et en aucun cas d'irrespect envers Cloelia.
Il se pencha en arrière et fit craquer son dos, vertebre par vertebre. Puis il se remit droit, regarda le visage de Cloelia et avança lentement sur le chemin que prenait les nuages ...

Au bout de quelques pas il se retourna. Très droit, il observait Cloelia. Il se rendait compte que son attitude n'avait rien de louable, alors qu'il ne l'avait en aucun cas voulu.

"Pardon ..."

Une larme, se coup ci gelée, tomba sur sa main et se mit à fondre lentement .

[Argh, ce foutu ordinateur m'a effacé mon autre message...]

Cloelia eut un air vexé. Pourquoi lui parlait-il de cette façon? Elle avait simplement proposé de l'écouter, s'il en avait envie. Il aurait pu dire non d'une façon plus polie!

Elle se lva, vexée, et ouvrit la bouche, prête à lui dire ce qu'elle pensait de personnes aussi impolies que lui, mais il se retourna subitement devant elle.

Il s'excusait... Et pleurait encore.

C'en fut trop pour Cloelia qui s'approcha lentement et lui prit le visage dans les mains, le fixant intensément.

"Tu finiras pas exploser si ça continues comme ça, tu sais..."

Il regardait le délicat visage de Cloelia. Il ne comprenait pas son acte, ni ses paroles : exploser ?
Jamais quelqu'un ne c'était autant approché de lui. Le contact de ses paumes chaudes contre son visage froid le plaçait entre le mal-être et la joie. Son esprit était en ébulition.
Un véritable carambolage émotionnel avait lieu. Des contrastes éclatants de par leur puissance se livrait un combat. Sa première réaction fut le dégout, puis le mépris. Mais en parallèle la gêne et le plaisir émergaient.
Il soutenait avec autant d'intensité le regard de Cloelia. Ses yeux étaient d'un bleu clair, beaucoup plus pâle que d'habitude. Il sentait ses yeux s'humidifier.

Le carambolage devint rapidement un feu d'artifice dont l'ampleur allait crescendo. Tout son ésprit était occupé par cela, et son corps en subissait les consequences. Son regard se voilat peu à peu, le monde disparaissant autour de lui : seul restait les mains de Cloelia et son esprit.
Puis ce fut l'apothéose : une gigantesque explosion de sentiments eu lieu. Il recula d'un pas, regardant ses mains, mais il ne voyait qu'une forme aux couleurs indistinctes. Ses cordes vocales se tendirent alors que ses jambes cédèrent sous son poids. Il tomba à genoux, et un cri déchirant sortit de sa gorge. Toute son âme était divisée, faisant éclater la folie trop longtemps contenue dans son coeur.
Le hurlement dura quelques instants, puis s'arreta net. Il fixait avec intensité le vide devant lui. Puis le vide se mit à tourner, et sa tête avec. Son corps suivit le mouvement et il se trouva allongé sur le sol, inconscient.

Cloelia ne comprenait pas ce qui arrivait à Uchdrydd. Pourquoi quelque chose qu'elle ne voyait pas semblait arriver à cet homme?

Son toucher était-il aussi répugnant que ça? Le regard que lui jetait ce dernier semblait le confirmer mais le contredire en même temps. Que lui arrivait-il?

Il pleurait encore? Mais pourtant, au départ,tout semblait pour le moins... glacial, sans sentiments réels se montrant de façon très obscure...
Pourtant, le regard qu'il avait, le regard dont il se servait pour fixer la jeune femme, cette intensité...

D'un coup, tout sembla se lâcher en lui. Ses mains, ses yeux, tout.

Il s'évanouit.

Cloelia se précipta vers l'élève, son visage inquiet à présent affolé. Elle ne savait pas quoi faire!

L'intendante se mit à genoux à côté d'Uchdrydd et vite qu'il était réellemtn écroulé par terre. Bon. La première chose à faire est d'allonger son corps, pour éviter qu'il se réveille en ayant des cramps ou quelque chose du genre.

Elle ne pouvait pas le traîner jusqu'à la pierre où il y avait de la mousse et qui servait bien de coussin. Elle se décida donc à se mettre en tailleur et de poser la tête du jeune homme sur ses genoux et d'attendre qu'il se réveille, ne pensant pas une minute à le ramener à l'infirmerie...

Uchdrydd rêvait. De longs rêve, interminablement malsain ... Il voyait des gens marcher main dans la main, formant une ronde autour de lui. Tous ces gens avaient un grand sourire moqueur. Certaine personne essayaient de franchir le cercle pour venir le rejoindre, notament Gabrielle et Mélie. Mais un brouillard épais et glacial les englobaient, ne laissant d'elles qu'un vague souvenir. Au fur et à mesure le cercle se resséraient autour de lui. Assis au milieu, sont visage était impassible, froid. D'un bond il se leva, un immense sourire aux lèvres, marmonna quelques mots incompréhensible et fit naître un long stalactite dans sa main droite, et s'avança vers la ronde.
Il en tua un, le stalactite enfoncé dans la gorge. Lorsqu'il le retira, une gerbe de sang vint couvrir sont visage, mais les gens autour de lui ne réagissaient pas. Son sourire s'agrandit, et il tua toute ses personnes, les unes après les autres, les faisant chaque fois plus souffrir...
Il ne restait plus que lui, recouvert de sang, couché sur un monticule de cadavre. Un fou rire incontrolable s'emparat alors de lui. Il se tenait les côtes, et des larmes coulaient. Il leva son stalactite, le regardant hilare, et le planta avec haine dans son abdomen. Il se mit à rire de plus belle, recommençant à s'enfoncer le stalactite.

Il ouvrit subitement les yeux, mais ne bougea pas le reste de corps. Sa tête était confortablement installée, mais lorsqu'il vit que c'était sur les genoux de Cloelia, il s'écarta rapidement.
Il regarda ses mains, vit des gouttes d'eau, et une impression de froideur les engourdissaient. Il releva la tête, cherchant à voir du sang sur le corps de Cloelia, mais il n'en était rien.
Il laissa son corps partir en arrière, regardant le ciel. Le coucher de soleil donnait des teintes rougeatres à l'immensité qui le surplombait ...

Il resta ainsi quelques instants, son regard se perdant. Puis il tourna la tête vers Cloelia, le visage impassible.

"Merci Cloelia"

Il s'enfonçait dans le gouffre de la splendeur des yeux de Cloelia, incapable de bouger ...

Cloelia resta un long moment ainsi, à caresser gentiment les cheveux d'Uchdrydd tandis qu'il faisait un rêve plutôt agréable, semblait-il...
Jusqu'à-ce qu'il se réveille en tout cas. Lorsqu'il se leva subitement, il fixa ses doigts un long moment avant de la scruter elle.
La jeune femme ne comprenait pas vraiment pourquoi. Elle pencha la tête de côté d'une façon inquisitoire, mais ne dit rien. S'il voulait s'expliquer, c'était à lui de le faire.

Pourquoi s'était-il si soudainement écarté? Cloe ne le comprenait pas. Elle essayait, pourtant. Cet élève était des plus compliqués...
Soudainement, il se retourna avec un visage impassible et la remercia. Pourquoi?

"Pourquoi me dire merci? Je n'ai rien fait... En tout cas, pas plus que toi tu as... euh..."

Elle n'osait plus rien dire. Il la fixait... La fixait d'un manière indescriptible. Pourquoi?
Visiblement, elle avait soudainement beaucoup de questions qui allaient sans réponse...
La jeune femme baissa les yeux, le rouge lui montant aux joues.

"Arrêtes de me regarder comme ça... Je suis gênée..."

Uchdrydd détourna le regard suite à la demande de Cloelia, mais il ne pouvait toujours pas bouger son corps. Il se replongea dans la contemplation des cieux. La couleur ruoge s'intensifiait, et le sang de son rêve lui revint en mémoire. Il les chassa d'un clignement des yeux...

"Merci d'être restée la ..."

Il avait à nouveau la tête qui tournait. Il ne comprenait pas vraiment d'où cela pouvait venir, vu que cela lui arrivait très rarement ....A vrai dire, il n'avait aucun souvenir d'une telle crise.
Il ferma quelques instants les yeux, ésperants faire partir ce tournis et son mal de crâne naissant. Son corps ne bougeait plus et se refroidissait ...

Cloelia voyait bien qu'Uchdrydd n'allait pas bien. Elle s'approcha à nouveau de lui. Il avait détourné le regard après la demande de la jeune femme. C'était bien le premier à le faire...

Ce fut pourquoi elle s'approcha et posa (pour la deuxième fois) une main sur la joue du jeune homme, son regard inquiet.

"C'est normal ce qui t'arrive ici? On dirait que tu ne peux plus bouger..."

Elle s'arrêta un moment, laissant tomber sa main sur son côté. Elle se retourna et fixa elle aussi le ciel, ne se disant pas une seconde que quelque chose dans ce ciel pouvait bien déranger les pensées d'Uchdrydd. Quel genre de cauchemar ouvait-il bien faire qui soit en relation avec un ciel rouge-orange...

inconsciemment, la jeune femme s'appuya légèrement contre son nouvel ami tandis qu'elle admirait le ciel artificiel.

Il avait toujours les yeux fermés lorsqu'elle posa sa main sur sa joue. Il sentit le contact, mais n'eu même pas la force de bouger, bien que ce contact le mettait mal à l'aise.

Lorsqu'elle pausa sa question, il réussit à ouvrir les yeux, mais le reste de son corps ne pouvait s'animer. Ses lèvres étaient comme soudées. Bien qu'il veuille lui répondre, son corps l'en empéchait.
Lorsqu'elle se raprocha de lui, et que leur corps se touchèrent, il ne put réprimer une nouvelles vagues d'émotions. A nouveau le ciel se mit à tourner, et il referma les yeux. Mais rapidement il en fit abstraction et put à nouveau ouvrir les yeux.
Conscient que son corps recommençait à lui obeir, il tenta de bouger les bras, mais sans succès. Il se concentra sur ses lèvres, et réussi à se mordre les lèvres. Il força jusqu'au sang. Un leger tremblement se fit sentir dans son bras gauche, et il tenta de le bouger sans relacher sa morsure. Il le bougea, et lentement réussit à s'assoire. Un petit filet de sang coulait de sa bouche.
Il regarda Cloelia, elle aussi perdu le magnifique ciel qui se profilait jusqu'à l'horizon. Il chercha quelque chose à lui dire, mais rien ne lui vint. Un seul mot convenait

"Merci"

Visiblement, quelque chose clochait. Uchdrydd semblait réellement incapable de bouger.

Au bout de quelques longues minutes, le jeune homme se mordit la lèvre, fort. Il continua à se mordre la lèvre tandis qu'il semblait se forcer à bouger le bras. le jeune homme commença à saigner.

Ce fut pourquoila jeune femme se retourna à un moment donné, son nez sensible détectant une odeur âcre. Ses yeux s'agrandirent de surprise.

"Mais qu'est-ce que tu fiches??? Mais.. Hein? Pourquoi merci? Pourquoi est-ce que t'arrêtes pas de dire merci?"

Au départ, Cloelia avait commencé à lever la voix. Elle ne comprenait pas pourquoi Uchdrydd était ainsi, si étrange... Certaines choses lui arrivaient et elle ne comprenait pas pourquoi. Cela la déboussolait et l'embêtait beaucoup.

Au final, sa voix s'adoucit légèrement et elle s'assit à côté de lui, son regard à nouveau inquiet.

"T'es sûr que ça va aller?"

Il essuya le filet de sang d'un revers de la main. Tel le fil rouge du destin, la trainée de sang parta de son petit doigt, et se mit à couler sur sa main.
Il ne savait pas quoi répondre... Pourquoi merci ? Parce qu'il n'y avait rien d'autres à dire. Parce qu'il n'avait rien d'autre à dire ...

Il regardait le chemin par lequel il était venu, mais il tourna la tête lorsqu'il sentit le regard de Cloelia peser sur lui. Ses yeux montrait une certaine inquiètude.
Uchdrydd avait toujours détesté que l'on s'inquiète pour lui, et plus encore qu'on veuille l'aider ... A vrai dire, c'était plus de la gène qu'autre chose.
Pour prouver à Cloelia que tout allait mieu, il se releva, mais un violent vertige le fit perdre l'équilibre. Il s'étala de tout son long sur le dos. Sa main gauche heurta un caillou, créant une plaie béante. Mais son visage était resté impassible, se refusant à montrer la moindre douleure.
Il marmonna quelques mots qu'il avait retenu de son grimoire, lui permettant de former quelques glaçon dans sa main droite, qu'il appliqua sur la plaie.
Son regard se perdit dans le ciel, ne sachant que dire à Cloelia ... La situation fit naître un mince sourire sur ses lèvres, remplis de cynisme .

Gabrielle Martinez, comme à son habitude, vagabondait dans la nuit cherchant des plantes pour faire de nouvelles potions. Elle aimait être au calme, elle était sûr de se retrouver seule.

Au loin, elle aperçut deux silhouettes près d'un chêne. Pour aujourd'hui, apparemment, elle ne pourrait rester seule dans ce parc.

Elle s'approcha pour voir si il ne sagissait pas d'élèves qui ne respectaient pas le couvre-feu mais en s'approchant, elle reconnut Cloelia Haze et Uchdrydd, l'étrange individu qu'elle avait rencontré.

"Tout va bien ?"

Elle aperçut le sourire cynique du jeune homme et en eût des frissons. Gabrielle avait l'étrange impression qu'il devenait de plus en plus fou. A première vue, il était calme mais renfermé mais à présent, il paraissait un brin nerveux avec cet horrible sourire qui ne lui plaisait guère.

Pas de réponse.

Elle regarda autour d'elle si il y avait des orties et de la menthe. Quand le professeur trouva ce qu'elle désirait, elle mit les ingrédients d'en une mixture rosâtre et mélangea le tout. Elle le fit avaler à Uchdrydd.

"Cela vous calmera un peu."

Son visage restait impassible, aucun signe de gentillesse, elle n'était pas confiante et se sentait comme menacée.

Uchdrydd ne bougea pas quand Gabrielle s'approcha. Il n'avait pas répondu non plus à sa question, ne sachant que dire. Il ne savait pas s'il allait bien ou non.

Il se laissa faire qand elle lui versa la décoction qu'elle avait préparée. Il avait confiance en elle. Il trouvait cela assez etrange.

L'elixir avait un gout etrange. Il ne dit rien a Gabrielle. Il avait honte d'être dans cette situation... Quelque chose en lui avait explosé. Il s'en voulait de s'être mis a nus devant cette femme, et il redoutait plus encore que Gabrielle l'ait vu.
Il tourna finalement la tête vers Gabrielle, mais ne dit rien. Il voulait dire quelque chose, mais une fois encore les mots ne venaient pas ... Un simple sourire apparut sur ses lèvres, et ses yeux perdirent leurs froideur.

En voyant son visage apaisé accompagné, en plus, d'un beau sourire, elle comprit ce que cela sous-entendait.

"De rien. Vous avez une bien meilleure mine désormais."

Elle sourit et remit de l'ordre dans sa sacoche.

"Si cela perssiste, allez voir l'infirmière de l'institution et si elle n'est pas là, venez me voir dans la boutique."

*Paraît-il qu'elle est assez sulfureuse ! Bon dieu, plus d'un malade se présentera cette année ... Cela ne m'étonnerait pas le moins du monde ...*

Elle répéta son sourire à cette idée.

*Cet élève devrait plus montrer ses sentiments, sans exagérer, sinon il explosera à en devenir fou. Si cela se répète, je devrai réagir et lui expliquerai certaines choses.*