Evènement... éclairant

Nikolaï courait. Il ne savait pas où, mais ce qu'il savait, c'est qu'il fallait courir, aller dans un endroit où personne n'était, aller se cacher. Il grimpa à des escaliers. Vers où menaient-ils? Nikolaï ne prenait pas même la peine de se poser la question. Le mal de crâne qui l'avait pris subitement nécessitait, apparement, de telles dispositions.
Il ne se rendait pas compte que, dehors, de mystérieux nuages d'un gris-bleu menaçant et électrique s'amoncelaient en cercle, comme à l'annonce d'une tornade. Tout le ciel de la bulle était obstrué par un grand tourbillon de nuages; seul un creux perçait en son centre, mais il était tellement envahi d'éclairs que la limite de la bulle en était rendue invisible.
Nikolaï arrivait dans les grenier au moment où l'orage éclata. Un vacarme assourdissant se fit soudain entendre; la tension était à son comble; en temps normal, une pluie torrentielle aurait calmé le jeu, mais là, aucune goutte ne se décidait à tomber et l'atmosphère était à la fois étouffante et effrayante.
Le jeune homme s'écroula sur un vieux tapis en peau de mouton, bien conservé pour son âge. Il délirait, atteint d'une fièvre qui lui déchirait le cerveau. Des éclairs traversèrent aors les lucarnes couvertes de toiles d'araignées, et d'intenses boules de feu parcoururent la pièce, volant en tout sens, puis regagnant les prises électromagiques.
Soudain, Nikolaï fut secoué de spasmes. Dehors, l'orage se déchaînait; à l'inérieur, les boules de feu et les coups de foudre étaient plus nombreux que jamais. Vibrant de partout, Nikolaï perdit conscience. A ce moment, une chose étrange se produisit.
Ses doigts commençaient de s'affiner, cependant que ses traits devenaient plus délicats, que ses cheveux se rallongeaient, de même que ses cils. Sa tenue aussi changea: une parure de soie la plus fine remplaça sa chemise et son jean; une coiffe d'or semblable à un oiseau étendant ses deux ailes de part et d'autre de sa chevelure apparaissait du néant.
La sublime créature qui avait subitement remplacé Nikolaï trônait à présent sur le tapis en peau de mouton, alongée en une position qui faisait ressortir ses longues jambes fines et sa cambrure.
La jeune femme se redressa alors et, un petit sourire aux lèvres, se leva et se regarda dans un miroir. S'admira, plutôt.

"Parfait", dit-elle, légèrement étonnée de penser et de s'exprimer dans une langue autre que sa maternelle.

L'égyptienne lissa les plis de sa robe, ajusta quelques mèches de cheveux, admira ses nouvelles formes, son nouveau corps, et descendit du grenier si insalubre pour quelqu'un de son rang.

Alors que Gabrielle Martinez découvrait petit à petit le grenier de Nenkin Ame, elle remarqua une égyptienne qui était en train de descendre du grenier. Elle la rattrapa et se présenta :

"Bonjour. Je suis Gabrielle Martinez. Je n'ai jamais eu l'occasion de vous voir auparavant. Comment vous nommez-vous ?"

Cette personne avait la coiffe d'une reine, ce qui surpris le professeur.

*Vu son rang, espérons qu'elle ne sera pas trop hautaine ... Jamais je n'aurai penser voir ça un jour ...*

L'inconnue redressa vivement la tête, ouvrit grand ses yeux entourés du maquillage antique, qui protégeait les yeux contre les poussières et autres de son pays d'origine.
Aussitôt, Gabrielle sentit en elle un frisson. Malgré elle; c'était par le regard que l'égyptienne lui avait insuflé cette sensation. Ses pupilles blanchirent: seuls des globes blancs demeuraient à présent.

"Prosterne-toi devant ta déesse, Nephner", dit-elle d'une voix qui ne semblait pas venir de son larynx, mais des murs, du ciel.

De même, Gabrielle, à son insu, sentit ses genoux se plier.

Sans lui accorder d'autre regard, Nephner descendit les escaliers, laissant une pauvre Gabrielle ébahie, qui reprenait ses esprits.
Ses pieds lacés dans des sandales de cuir ne faisaent pas un bruit; la-dite Nephner marchait avec grâce, presque srnaturellement: on aurait dit qu'elle flottait. Pourtant, ses pieds touchaient bel et bien le sol. Mais elle faisait preuve d'une légèreté incroyable. Son imposante chevelure, coiffée exactemnt comme son représentés les pharaons, coupée juste au dessous de la nuque, étaient immobiles, coincés sous sa coiffe d'or. Sa robe de soie vert foncé bruissait légèrement; ses bras se balancaient, comme se balancent des branches d'un saule pleureur dans la brise d'été, avec lassitude. L'allure de la déesse était parfaite.

Sur le coup, elle était ébahie mais finalement, montra un air lassé.

*C'est ce que je craignais ... Une déessse égyptienne ... J'ai toujours eu énormemment de chance. Mais quelle audace de me forcer à m'agenouiller, c'est dégrandant.*

Quelque chose la contraria, elle connaissait de Nephner. Etait-ce une supercherie ? Ce qui étonnerait Gabrielle vu l'ampleur de ses pouvoirs apparents. Ou est-ce que Gabrielle ne se souvenait plus de cette déesse ?

Elle déclara à la déesse en se relevant dignement :

"Je n'ai pas terminé !"

Il étaitt trop tard, Nephner était partit.

Entendant "Je n'ai pas terminé", Nephner se retourna.

Ses globes occulaires avaient retrouvé leur aspect normal, avec pupille, iris, et tout ce qu'il faut pour faire un oeil. Elle attendit Gabrielle qui accourait par l'escalier.
Nephner daignerait l'écouter, vu que la jeune femme était son premier sujet. Impatiente, sans dire un mot, elle attendit avec un léger air énervé son discours.

"Ayant des origines égyptiennes et étant archéologue, professeur des civilisations anciennes et propriétaire de la boutique de magie, je suis bien placée pour connaître beaucoup de choses sur l'Egypte Ancienne. De plus, je suis une passionnée. Cependant, je ne connais pas le moins du monde votre nom. Je voudrais savoir de quoi êtes-vous la déesse ? Et je vois que vous me prenez de haut, ce que je n'apprécie guère. Je n'ai que des origines égyptiennes, rien de plus, à présent je suis espagnole, donc je n'ai pas à être votre sous-fifre même si vous êtes plus puissante que moi !"

*En espérant qu'elle a écouté tout mon discours.*

Nephner sentit monter en elle la colère. Non mais pour qui se prenait cette vermine?

Ses globes redevinrent blancs; et, sans dire un mot, pétrifiant Gabrielle, la déesse s'en alla, dignement, en marchant. Soudain, elle se sentit mal. Un mal de tête pas possible l'envahit. Elle courut se cacher dans les toilettes de l'étage au-dessous du grenier. Heureusement, elles étaient mixtes.

Quelques minutes plus tard, Nikolaï en sortit; il n'avait aucune idée de ce qu'il faisait là.

*Qu'est-ce que je peux faire maintenant ? Et si j'utilisais la résurection pour réanimer mon corps, on peut le considérer comme quasi-mort. Hum ... Cela me prendra énormemment d'énergie et je n'ai pas le temps d'attendre, alors j'y vais ...*

Gabrielle se concentra de toutes ces forces. Ses membres commençaient à bouger après une trentaine de minutes mais elle sentit peu à peu son énergie se vider. Une fois que tout était terminé, elle eut l'impression que la terre tournait beaucoup trop vite et s'évanouit pendant plus de trois heures. Elle réprit ses esprits difficilement et tituba jusqu'à sa boutique, avec difficulté.

*Je jure de la momifier vivante si elle retente ce genre de mauvais tour, je peux en mourir ! Elle se consummera peu à peu sans pouvoir faire quoi que ce soit queque soit la puissance qu'elle possède.*

Elle aurait explosé de colère si elle n'était pas si faible.