Dans la nuit, vers deux heures du matin...

Dans une habitation plutôt isolée près de l'Ancienne Place, un petit garçon aluma la lumière des toilettes: une envie pressante.
Normalement, il n'avait pas le droit de se lever la nuit; il désobéissait donc, et en plus il avait peur du noir: il n'avait que 6 ans.

Il étouffa un cri avec sa main: une grosse araignée, une tarentule peut-être, était immobile sur le mur. De longues pattes poilues et un corps légèrement allongé dénués de toiles d'araignées montraient que l'arachnide n'était pas là depuis longtemps.

Le petit garçon n'osa pas entrer dans les toilettes; fou de terreur, il alla chercher sa maman, car il avait vraiment envie d'uriner.
Après s'être fait copieusement réprimandé, sa grosse mégère de mère regarda dans les toilettes: ce n'était en réalité qu'une toute petite araignée sur la cuvette.

"Et tu n'as pas pu chasser cette bestiole insignifiante?!"

L'enfant ne comprenait pas. L'araignée semblait avoir diminué de volume !!
Soudain, l'ombre de l'arachnide grandit, grandit... Et Morgan apparut, plus blanche que jamais.

"Votre fils ne s'était pas trompé..." dit-elle d'une voix rauque.

De sa main, elle poussa violament la tête du petit garçon contre le mur; on entendit un petit craquement, et l'enfant s'évanouit. Puis, Morgan sauta sur la mégère et l'empala avec un coutea de cuisine. Elle s'occupa de sucer délicieusement le sang de celle-ci, jusqu'à ce qu"il n'en reste plus une goutte; puis, elle se nourrit de l'enfant en guise de dessert.

Des années auparavant, cette technique de chasse, rabaissante pour un vampire, ne lui serait pas venue à l'esprit. Mais Morgan avait trop faim, et les petits rongeur commençaient à la dégoûter.

Morgan sortit de la maison. Personne ne l'avait vu, ni entendu: les cadavres n'avaient pas eu le temps de crier. Le père, mort à la guerre des années auparavant, n'avait pu défendre la maison. Rassasiée, Morgan se métamorphosa en petite araignée et retourna à la pension.

Le lendemain

La porte claqua.L'inspecteur Vita, à l'allure sévère et son assistante sortirent de la maison. Derrière le périmètre de sécurité installé autour de la maison, quelques badauds regardaient ce qui se passait.

"Vous me décevez Annoa. C'est l'attitude la moins professionnelle que j'ai jamais vue.

_ Désolée, mais j'avais une envie pressante, dit son assistante.

_ On ne déplace JAMAIS un cadavre, même pour une envie pressante.

_ Qu'est-ce que vous en pensez inspecteur? Qu'est-ce qu'on doit faire?

_ J'en pense que c'est sûrement une activité terroriste visant à dénoncer la mise en service encore actuelle de toilettes turques menée par un Atlante cannibale à moins que ce soit l'oeuvre d'un vampire qui avait une envie pressante. Je veux savoir si l'enfant a eu des différends avec la mafia locale et si la mère était alcoolique. Qu'on arrête le coupable pour violation de domicile - si ce n'est pas la mère - et dégradation matérielle sur un mur de toilettes.

_ Euh... Et où voulez-vous en venir, Inspecteur?

_ Je veux en venir qu'on suit la procédure habituelle, s'impatienta Vita, redevenu sérieux. On analyse les traces du couteau et on regarde s'il n'y a pas des traces de lutte dans la chair des deux cadavres. Un peu d'initiative, Annoa. Maintenant, c'est l'heure de ma pause déjeuner. On se revoit sur Neverwinter Nights 2."

Sur ces paroles, l'inspecteur quitta Annoa. Il se dirigea vers un vendeur de sandwiches aux fruits de mer installé sur l'Ancienne Place. Il s'assit sur un banc et réfléchit au nouveau costume qu'il allait endosser, à la nouvelle personnalité qu'il allait prendre.