Cour du gymnase (pour l'IDA)

"De qui tu parles?" cracha Morgan au visage de Koonan, le tutoyant sans même s'en rendre compte.

"C'est pas à la cuisine que je pourrai prendre mes forces, si vous voyez ce que je veux dire", ajouta-t-elle avec un sourire narquois.

Soudain, elle regarda Mélye. Elle-même regarda Uchdridd. C'était par le général que Morgan connaissait son prénom. Elle faillit éclater de rire mais le dissimula sous une toux discrète: elle rêvait, ou Mélye regardait avec insistance le jeune homme? Mais ils devaient avoir au moins 5 ans de différence, Mélye était une gamine et lui presque un homme! Cette vue la déconcentra totalement, et elle chancela légèrement: elle n'était plus concentrée sur léquilibre du scaphandre et faillit perdre son équilibre.

Soudainement plus joyeuse, elle ne pensait déjà plus aux propos qu'elle avait adressés au général.

Raphaël leva lentement sa main en l'air pour poser une question. Lorsqu'il fut intérrogé, il demanda :

" Est-ce que nos micros peuvent transmettre uniquement à une personne en particulier, ou bien tout le monde est obligé de nous entendre ? "

"Je parlais de faire la plonge, Slovdonia. Je vous invitais à faire la vaisselle, pas à manger les cuisinier."

Il vit la main de Mahou et sourit après avoir écouté sa question. Koonan aimait qu'on lui rappelle sa prudence et ses méthodes.

"Vous choisissez mentalement la personne à qui vous désirez parler. Mais ceux qui vous encadreront, moi compris, pourront écouter chacun de vous, afin de vérifier que tout se déroule dans les règles de l'art. C'est par mesure de précaution.

Et puisqu'on parle de précaution, j'interdis toute offensive en terrain découvert ou espace public. Sauf en cas de légitime défense ou en dernier recours. Enfin, je dis surtout ça pour le cas improbable où... vous intégreriez l'armée plus tard. Mais il y aura quand même des dangers, une fois dans l'océan.

Je considère que toute créature du gabarit d'un homme adulte est inoffensive à deux mètres de vous. Si elle venait à franchir cet espace vital, un bip sonore se fera entendre. Bien sûr, les requins blancs de 4 mètres ne font pas votre gabarit. Alors dans ce cas, vous pourrez déterminez vous-même si vous êtes en danger de mort ou pas. Et si vous saignez, vous avez le droit d'ignorer cette limite de deux mètres.

Voilà donc ce que j'appelle légitime défense et dernier recours. Et pas de sorts lumineux sauf pour légitime défense."

Koonan regarda fixement le tableau. La craie s'agita, des mots disparurent, d'autres apparurent: le général essayait de synthétiser mentalement ses instructions et de les retranscrire par la pensée sur la surface noire. Simultanément, les données écrites sur les casques, comme des hologrammes, se modifiaient, recopiant les phrases du tableau. Puis elles disparurent, laissant les bulles des scaphandres complètement transparentes et propres. Tout avait été enregistré.

Puis la surface plane du tableau s'allongea et se mit à se mouvoir, ondulant comme la surface de l'eau. Elle avait pris les mensurations d'une porte et touchait le sol. C'était toujours un panneau noir, mais qui montrait les ténèbres des fonds marins.

"Maintenant que vous avez vos scaphandres, fermez-les et traversez ce portail."

Mélie écouta silencieusement le capitaine.

Le "général" plutôt, songea la jeune fille avec amertume...

Elle fit un pas en avant, croyant que tout le monde la suivait, puis un deuxième, et c'est a ce moment la qu'elle s'apercut qu'elle était la seule a avoir avancé.
Ses joues s'empourprèrent, mais elle ne bougea pas, elle attendais simplement que quelqu'un passe la barrière d'eau avec elle elle aurait bien trop peur d'y aller seule.

*Dommage* songea Raphaël.

Il posa son sac devant le portail, et en sortit un origami de poisson. Quelques incantations rapides, et en jaillit un sort de Protection Aqueuse. Il s'avança d'un pas rapide vers le portail, puis se figea à quelques centimêtres du mur d'eau.

" Monsieur le général... Quand vous parlez d'encadrement, cela veut dire que vous nous guiderez par radio ? Ou bien vous venez avec nous ? "

Koonan discutait avec les autres instructeurs. Ce fut le premier d'entre eux à enfiler un scaphandre. Il écouta Mahou - décidément, ce nom lui disait quelquechose - poser sa question et lui dit en continuant de s'activer:

"Ne vous inquiétez pas, on vous rejoint juste après."

[Suite dans Océan > Exercice d'exploration]

Koonan s'excusa auprès de la directrice, qu'il avait complètement oublié. Pas plus gêné que ça, il dit plus par politesse que par sincérité qu'il était désolé. D'ailleurs, il n'avait rien à cacher. Il ferma sa combinaison et rejoignit les autres encadreurs. Ils s'étaient déjà engagés dans le tableau-portail puisque les pensionnaires tardaient à s'activer. Ils laissaient évidemment le beau rôle de les secouer un peu à Koonan. Las, il salua rapidement Abu al-Hadj et rappela aux jeunes, qui ne le savaient que trop bien, pourquoi ils étaient là. Il entra dans le portail et les laissa faire leur "choix", devant une belle brochette de soldats témoins qui veillaient à ce que l'IDA soit mené à bien.

Et il "plongea".

Raphaël plongea avec les autres élèves.

Soudain, Hélène se réveilla après sa soudaine rêverie et cria :

"Monsieur, monsieur ! euh ... Général, général !! Je fais comment moi ? je plonge comment ? Un scaphandre ??? Une tenue plongée ? mais je ne sais pas comment faire pour les porter ..."

Ses yeux étaient vitreux, elle allait pleurer tant elle était perdue. Elle était incapable de se débrouiller seule. Elle était désespérante, c'est le cas de le dire.

Finalement, elle décida de mettre le scaphandre ce qu'elle fit mais avec beaucoup de difficultés.

*C'est lourd ... trop lourd ...*

Elle plongea immédiatement pour éviter de se fatiguer pour rien.