Convoqué !

Charles rentra timidement dans le bureau apres avoir frappé. Il avait hésité à se présenter, de peur d'être accusé d'avoir lancé un sortilège sur un membre de l'école. Mais la bullette qui l'avait convoqué étant arrivée qu'une dizaine de minutes apres l'entorse au réglement, ce pouvait être pour une autre raison que la directrice avait fait demander le professeur.
Le démonologue semblait assez nerveux, encore plus que d'habitude. Il avait laissé ses deux élèves dans une salle, sans savoir qu'elle serait leur décision au final. L'un d'eux semblait d'accord pour la préparation d'un complot contre l'Inquisition, mais qu'en était-il de l'autre ? Et s'ils étaient découverts, ou trahis, que leur arriverait-il ?

* Je suis vraiment irresponsable *

Charles Pandore s'aperçut qu'il se tenait en face de la directrice.

" Bonjour, vous m'avez... appelé ? "

Marylin était de dos, dans son splendide fauteuil de cuir noir - où elle se déllectait, d'ailleurs, de s'y asseoir chaque matin. Elle observait le ciel de la bulle azurée. Lorsque Charles entra, elle se retourna tranquillement, son siège pivotant sur lui-même. Elle avait tout l'air d'un patron autoritaire et très professionnel: les coudes sur les accoudoirs, les pointes de doigts reliées l'une à l'autre, le tout devant son menton. Elle regardait le professeur de ses deux yeux noirs, les sourcils légèrement froncés par le souci qu'elle avait en tête. La directrice était vêtue d'une robe de soie légère, couleur de nacre, recouverte d'un châle en voile d'un orange plus foncé. Cette robe faisait magnifiquement ressortir ses origines, et son teint. Elle écarta ses mains, les posa sur son bureau, s'éclaircit discrètement la gorge, et commença à informer le professeur de son problème.

"Asseyez-vous, je vous prie", lui proposa-t-elle d'abord.

"Monsieur Pandore, je suppose que vous ignorez la raison de votre convocation? Eh bien, elle consiste à vous donner une tâche, une mission que vous feriez pour moi; en effet, je crois que vous êtes le mieux placé pour ce genre de choses."

Marylin baissa ses paupières, réfléchit un instant; les rouvrant, elle saisit un dossier fraîchement écrit de sa main, et l'ouvrit dans le sens du professeur. En lisant en diagonale, on pouvait lire l'histoire résumée d'une certaine Jolietta Klebb, pensionnaire de Nenkin Amé - une skysophrène, ayant comme autre personnalité (et aussi physique) une pseudo-déesse égyptienne (qui d'ailleurs n'avait jamais raconté son histoire à elle-propre) du nom de Nephner, possédant une qualité de pouvoirs étonnante et dangereuse. La pauvre jeune fille (encore mineure) avait donc mis fin à ses jours, car son autre moitié terrorisait les élèves, en les soudoyant grâce à son pouvoir.

"Il se trouve que Nikolaï, son frère, est ici. Et que ses pouvoirs ne se sont, manifestement, pas manifestés. Mais s'il est là, c'est qu'il en a. Et ce que nous craignons, c'est qu'il soit atteint de la même chose... Ce serait horrible - deux suicides en moins de 10 ans ne serait pas une bonne affaire."

"Comprenez-vous ce que vous devez faire? Et pourquoi c'est à vous que je me remets?"

Gabrielle Martinez, de mauvaise humeur (vous allez me dire : comme d'ahabitude mais là, c'était pire), entra brutalement dans le bureau de Madame la Direstrice, le visage rouge de colère et les yeux assombris.

D'une voix tonitruante, elle déclara :

"Excusez moi de vous dérangez Madame mais il se trouve que je suis énervée par un évènement qui vient de m'arriver. Une furie se disant déesse égyptienne que je ne connais pas, chose assez étrange, m'a agresséet à oser contrôler mes faits et gestes, en signe de soumission ! Je ne sais ce qui se passe dans cette foutue pension mais je commence à en avoir assez ! Je suis assez nerveuse, je ne tiens pas à l'être davantage ! Je suis fatiguée et j'en suis malade, d'ailleurs c'est pour cela que j'ai ces foutus migraines et que je perds le contrôle de mes pouvoirs déjà amoindris car je ne me trouve pas en Egypte."

Gabrielle avala immédiatement des médicaments avec ses mains tremblantes.
Elle tourna légèrement la tête et le professeur Pandore et soupira.

*Dire que je pensais être seule ... Bravo ... C'est du joli ...*

"Navrée pour mon énervement."

Elle resprira profondemment, ferma les yeux et se calma. Son visage n'était plus crispé mais détendu.

"Bien Madame. Veuillez m'excuser. Au revoir."

Gabrielle Martinez partit immédiatement, suite à la demande de la directrice, en fermant la porte derrière elle.

*Je me maudis d'avoir des pouvoirs et de me retrouver dans cette école de fous.*

Marylin, a la sortie quelque peut énervée du professeur, enfouit sa tête dans ses mains. Elle murmurait des paroles de sa langue maternelle. Enfin, elle se repris et marmonna:

"Ca a commencé."

La directrice redressa son visage; il était soucieux, anxieux et tous les verbes en "ieux" tout aussi exténuants.

"Vous comprenez, maintenant, la tâche qui vous est attribuée, professeur Pandore?" dit-elle enfin.